Session découverte Jurassienne

Comme chaque année quand arrive le mois d'août, je commence à compter les jours qu'il me reste pour assouvir mes envies de truites. Ayant généralement déjà fait le plein en mai/juin de "petits" poissons je m'intéresse alors aux géniteurs qui commencent à faire leurs réserves et pour la plupart entamment leurs migrations vers les frayères. Je contacte alors Romain en lui proposant quelques spots qui semblent correspondre à nos attentes. Après avoir évoqué ensemble cinq destinations alléchantes, l'une d'elle se distingue et nous décidons de porter notre dévolu sur un secteur Jurassien à la réputation éprouvée. Par respect pour la rivière et ses poissons nous tairons le secteur ayant déjà souffert de sa rennommée. Nous prenons la route ensemble sous quelques averses matinale ntout en faisant travailler notre imagination pour envisager nos pêches de la journée. Nous avons tout les deux pris un combo spining de la même puissance: lui avec une Speed master 2,40m 10/30gr et un Shimano GT 1500, moi avec la Ten fighters Banshee 2,25m 7/30gr et le Slam 3000 de Ryobi. Lorsque nous arrivons nous tombons sur un secteur rappelant les gorges du fourperet dans le Haut-Doubs: des falaises abruptes de part et d'autre de la rivière rendent l'accès compliqué mais rôdés à ce genre d'aventure nous descendons prudemment en empruntant les ravines.

Nous rencontrons enfin la rivière encore bouillonnante des orages de la nuit et fortement teintée. Romain attaque au poissons nageurs tandis que fidèle à mes habitudes, je commence aux souples. Les roches ne nous apportent qu'une touche sur mon slit shad 3" ghost white d'une truites sortie brusquement de son antre. Nous descendons alors pour poursuivre notre découverte et surprise après quelques dizaine de mètres la rivière s'élargie d'un coup et s'étale pour passer de la torrentueuse rivière de montagne à la paisible rivière de plaine. On ne peut s'empêcher de penser: "ça sent la grosse!".

 Je change alors mon petit fluoro de 0,20mm pour un 0,30mm plus adapté à mon avis et monte en taille de leurre. En peignant soigneusement un radier une truite se pend toute seule à mon slit shad. Avec le courant le combat est sportif et c'est une jolie 39 cm qui se rend à l'épuisette. La rober un peu claire mais vu la couleur de l'eau c'est tout à fait normal.

Pourtant les tapes sont rares et nous descendons sur un sentier très pratiqué et accessible donc le coin est forcément pêché, peut-être même un peu trop. Nous remontons donc vers la voiture.  Romain a enregistré quelques belles tapes sur des leurres dur Pontoon 21 par exemple mais encore rien de mis au sec. A peine plus haut d'où j'ai sorti mon premier poisson, je lorgne un autre radier avec très peu d'eau alors je monte un Akaru 70 afin de passer vite et bruillament pour déclencher l'attaque. Aussitôt dit, ausitôt fait et c'est un poisson massif qui roule au bout de la ligne, une grosse veine d'eau devant moi me complique la tache, je n'arrive quasiment pas à la remonter à moi heureusement Romain tombe à pique et l'epuise quelques mètres en aval.

Toujours en remontant je ne résiste pas à l'envie de retourner pêcher ses roches abruptes d'autant que le soleil montant projette son ombre de notre côté ce qui attire souvent les beaux poissons naturellement lucifuges.

Bien m'en a pris puisqu'en grattant soigneusement avec le slit shad je trouve un troisième poisson tout aussi vigoureux et encore sportif à sortir puisqu'ayant crapahuté sur les rochers je dois la remonter sur quelques mètres pour l'épuiser.

Nous passons alors au bilan de la matinée: les poissons ont tous été touchés dans les courants, deux au slit shad 4" natural shiner et une au Akaru 70 mat ayu, Romain lui enregistre donc quelques tapes avec les leurres dur mais n'a pas réussi à les ferrer. Nous changeons de secteurs en cherchant une zone brassée et un coin tranquille pour casser la croute.

La reprise est compliquée n'ayant pris que mes bottes, le secteur choisi pour l'aprèm' m'oblige à mettre les pieds à l'eau mais vu la température ce n'est pas vraiment à contre coeur, un vent chaud traverse la vallée et le contraste air/eau est donc confortable. Romain lui est équipé et s'est donc respectivement en wadding et botting que nous avançons dans la rivière. Très vite je touche un beau poisson qui décolle sur le slit shad alors que je contournais une pierre mais le courant soutenu gêne mes dérives et je décide donc de passer à la grosse bouchée: un slit shad 5" white glow pour permettre aux poissons de distinguer facilement cette proie volumineuse. Après quelque lancers sur le même poste, je lance en face pour une grande dérive. La touche ressemble à un accroc, le poisson bloque le leurre et se cale au fond sans broncher au ferrage. Je doist forcer pour que le poisson se décale et commence à donner des coups de têtes. Le combat est vraiment impressionnant, je pense à un barbeau pris par le dos mais c'est bel et bien une zébrée qui se rapproche. Comme quoi une grosse bouchée n'effraye pas les poissons correct. La mesure accuse les 48 cm.

On se rapproche de notre objectif: le poisson de 50+  j'insiste donc avec ce pattern: un gros shad en dérive naturelle pour déclencher l'opportunisme d'une truite affamée. Romain lui reste fidèle à l'adage de Monsieur Iaconelli "Never give Up!" et peigne méticuleusement les veine d'eau au durs tantôt avec des leurres bruiteurs, tantôt avec des silencieux. a force de persévérence ses efforts sont récompensés par une belle truite.

Un poisson de 48 cm également au avec un Pontoon 21 Chaos 72F SR colori Yamame. Alors que je rentre dans une période de calme, c'est Romain qui enchaine les tapes et décroche quelques poissons à moins d'un mètre de l'épuisette. Il semblerait que ce soit l'heure de sortir les durs. Il se permet même le luxe de taper une puis deux truitelles. Puis ayant repéré un poste plus que marqué avec un panneau lumineux indiquant: "Fish here!". Il lance, place sont leurre au bon endroit, attaque l'animation et se fait stoppé par un bloc. il m'annonce de suite un gros poisson et elle nous fait une chandelle à 30 mètres en face. Je vois la superbe silhouette d'un dormeur de 50 passé rouler en lair avant de replongé. Alors que je descands en aval de Romain pour assurer l'épuisage, je croise son regard dépité et devine le drame. Je suit son fil détendu et comprends qu'il a perdu le poisson tant espéré. En regardant ce qu'il reste de son fluoro de 0,20mm, on distingue une trace nette de coupure à 10 cm de la casse... Rocher? hameçon? Dents? Nous ne le saurons jamais mais nos mémoire résonnent des légendes de coupes par les grosses truites et je me souviens du bruit des dents de mes truites dans la cannes. Il semblerait que Romain vienne de faire l'exeprience de la coupe de truite. Le goût est amer et pendant nous revenons à la voiture, les truites semblent aussi marquées que nous par l'évènement et ne donnent plus signe de vie.

Nous changeons alors de secteur pour terminer notre session. Le soleil déclinant nous devons accélérer le pas pour profiter de ce dernier spot. J'insiste encore un peu au slit shad 5" mais voyant que les poissons se décalent sans taper et que je rate le peu de touches que j'ai. Je reviens aux durs puisque cela a tant réussi a Romain. Mon petit Akaru 70 persiste et signe en déclenchant une attaque alors que les touches se font rares.

Puis j'en décroche une au ciscus 75 juste avant l'arrivée d'une première averse qui nous pousse vers la voiture il est tout de même 20h passé et nous avons une bonne journée de pêche dans les pattes.

Mais quand on est passionnés, c'est jusqu'à la dernière goutte que l'on savoure ce breuvage qui nous ennivre et nous poussons le vice jusqu'à refaire un dernier coup au pied de la voiture. Eclairés par quelques éclairs dans le ciel. Romain en fait une dernière petite et je le suit avec une vorace qui se jette sur le ruty minnow 90 sp et se pique sur le ventrale.

Nous reprennons alors la route vers nos pénates, la tête emplie d'images à ressasser afin d'en imprégnier nos mémoires et l'idée d'un proche retour en ces terres jurassiennes qui aujourd'hui ont tenu leurs promesses tout en gardant la place d'un espoir de trophées brun et or à pourchasser.

Par là le report vu par Romain: Pop2korn